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AROMATISONS NOS LARMES

Un restaurant expérimental qui replace l’humain dans la chaîne alimentaire en étudiant le corps humain comme source de nourriture pour d’autres espèces.

  • Jun 02 2021
  • THE CENTER FOR GENOMIC GASTRONOMY (USA/Norvège)
    is an artist-led think tank that examines the biotechnologies and biodiversity of human food systems.The Center presents its research through public lectures, research publications, meals and exhibitions. Since 2010, the Center has conducted research and exhibited in Europe, Asia and North America. We collaborate with scientists, chefs, hackers and farmers.

LES PRATIQUES AGRICOLES INDUSTRIELLES sont largement extractives; elles ont un impact environnemental important et ne tiennent pas compte des besoins des autres organismes et écosystèmes qui partagent notre planète. La majorité des gens privilégient les besoins et les désirs humains avant tout. Comment réaliser ce saut cognitif qui nous permettra de nous considérer comme un élément d’un réseau complexe d’organismes qui dépendent tous les uns des autres pour leur survie? Comment nous intégrer de manière plus réfléchie dans le système alimentaire, plutôt que nous considérer comme des exceptions, des cas isolés?


To Flavour Our Tears [Aromatisons nos larmes] est un restaurant expérimental qui replace l’humain dans la chaîne alimentaire en étudiant le corps humain comme source de nourriture pour d’autres espèces. En étudiant les besoins culinaires des insectes, des décomposeurs et autres «mangeurs d’humains», nous ambitionnons de reconnecter intimement et matériellement les humains avec le flux métabolique de la planète et leur rôle dans son façonnement. Nous passons déjà beaucoup de temps à donner du goût à nos aliments et à nous faire beaux. Ne devrions- nous pas également nous aromatiser ou nous assaisonner nous-mêmes pour les organismes qui nous consomment? Les chefs du futur aideront-ils les humains à devenir savoureux pour les non-humains?
À mesure que les outils de recherche sur le microbiome évoluent, ils révèlent les nombreux micro-organismes qui vivent en nous et sur nous. Le corps humain peut de plus en plus être considéré comme un écosystème, un zoo ou un hôpital.


En prenant comme point de départ une espèce de papillon de nuit buveur de larmes, To Flavour Our Tears [Aromatisons nos larmes] pose les questions suivantes:

– Quel goût avez-vous pour les petits organismes qui vous consomment quotidiennement, et jusqu’aux dernières
parties de votre corps à votre mort?

– Comment les humains peuvent-ils manipuler leur corps, leur régime alimentaire et leurs émotions pour moduler leur propre saveur?

– Quelles sont les propriétés culinaires de la biomasse humaine et quelles sont les préférences gustatives des insectes, des microbes et des autres organismes qui consomment les humains?

Voici l’occasion de considérer votre corps comme un restaurant, de commencer à cuisiner et à vous aromatiser. To Flavour Our Tears [Aromatisons nos larmes] regroupe des prototypes d’outils, de recettes et de rituels nécessaires à l’auto-gastronomie (l’art de bien s’aromatiser) et à l’alté-gastronomie (l’étude des parties du corps humain comme ingrédients pour
d’autres organismes):
Un bar à mites, où les visiteurs humains peuvent verser des larmes pour les mites assoiffées, en utilisant des outils et des pratiques spécialisés s’ils ne peuvent pas pleurer sur commande.

Un système AnthroAquaponics, où les poissons se nourrissent des cellules de peau morte des pieds humains, et à leur tour, fournissent des nutriments pour un système de culture de plantes qui nourrit les humains.

Une Virtual Room d’AlterGastronomie, où les visiteurs peuvent incarner un loup dévorant un joggeur, un microorganisme ou un virus explorant le corps humain.

Le souper saprophyte: un buffet de 24 heures où les humains peuvent examiner les micro-organismes qui se régalent des cellules de leur peau.

Le laboratoire d’aromatisation de la graisse, où se déroulent des activités de recherche et de dévelopement sur l’aromatisation de la graisse, de la peau, du sang, de la sueur et de l’urine.

Le jardin-cimetière sur le toit, où quelques décomposeurs chanceux ont la possibilité de consommer les restes d’humains décédés.

FICHE DE CUISINE
TEST POUR LE GOÛT DES LARMES


Vous aurez besoin:
• D’insectes affamés • D’orifices humides

Recette

Les insectes buveurs de larmes peuvent être sélectifs dans leurs goûts, limitant leur choix à
certaines espèces animales. Mais pourquoi les larmes d’un certain mammifère ont-elles meilleur goût que celles d’un autre? Les victimes habituelles sont les mammifères habités d’une certaine gravité et généralement herbivores, comme les bovins. Cette préférence pour certains hôtes n’est pas encore entièrement comprise à ce jour, mais elle pourrait refléter des différences dans la composition chimique des larmes des différents animaux. Un autre facteur pourrait être le comportement de l’hôte. Les victimes les plus fréquentes sont les mammifères les plus placides et les plus tolérants – un critère important pour les insectes qui ont l’habitude de venir tripatouiller les yeux des gr ands animaux dans l’intention de s’y abreuver.

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Read this piece in print in the issue 16 "Food Eats the Soul", out now!



  • UNPACKING FOOD
    On Politics of Food, edited by Dani Burrows, Aaron Cezar for AWC in collaboration with Salma Tuqan.

    The Delfina Foundation kindly opened its archives for this street paper to provide an overview of what artists and activists have produced with the support of the London-based institution. Over the course of six years, more than ninety additional investigations were conducted, often new and opening a field of reference between the multiple aspects of communities with historical references and of workers' movements that define the beginning of the 21st century. This book, published in collaboration with Sternberg Press, is intended to be a comprehensive overview and document of new thinking.

    To tap into this rarefied space of exchange between food and art, thinkers in The Politics of Food program analyze the systems that sustain these two fundamental social phenomena in relation to movement, identity, and hospitality. Arts of the Working Class recontextualizes the contributions of Melanie Jackson (Diasporic Sci-Fi!), the Center for Genomic Gastronomy (the taste of our own fluids!), and Candice Lin (taste explained from the inside-out!), which we consider representative of these aspects of activating the chronicles of abstract and concrete experiences of taste, accessibility, and community. - mip

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