Il suit depuis plusieurs décennies une pratique artistique basée sur la collecte et la combinaison d'objets hétérogènes. Les installations complexes et multi-parties de l'artiste sont constituées d'objets usagés et neufs, d'antiquités et de biens de consommation courante, d'objets trouvés et de commandes spéciales. Livres, sculptures, peintures, disques, vêtements, coupures de journaux, bibelots - tout mérite d'être inclus dans l'archive transculturelle et non hiérarchique de Georges Adéagbo (*1942).
fig. 1
Un trait central de sa méthode de travail est la mobilisation des objets : il les transporte de son domicile à Cotonou, au Bénin, vers les lieux d'exposition, mais il ramène également des objets chez lui, qui servent par exemple de modèles pour des peintures et sculptures qu'il commande à des artisans et intègre dans ses installations. Il aborde le thème d'une exposition à la fois dans son atelier à Cotonou, où il rédige quotidiennement des textes et monte des installations éphémères, et en élargissant et en approfondissant le thème avec des objets du lieu d'exposition future. Tous les objets sont reliés au lieu concret par un réseau d'associations, mais ils sont toujours en relation avec d'autres lieux, créant un champ de tension entre des références "globales" et "locales". Cette approche de travail axée sur le lieu pourrait être qualifiée de "spécificité relationnelle du lieu". Pour l'exposition Revolutionary Romances?
fig. 2
Adéagbo, en collaboration avec son conservateur de longue date, Stephan Köhler, s'est intéressé aux relations de la RDA avec les pays socialistes en Afrique. Adéagbo a sélectionné des œuvres d'art provenant de collections à Dresde et les a fait reproduire à Cotonou par le peintre local Benoît Adanhoumé, qui signe ses œuvres comme Esprit Petit Frère. Adéagbo était particulièrement intéressé par les portraits d'étudiants africains, comme celui de Chukwuemeka Ogbue, venu du Nigeria étudier en RDA et représenté en posture de lecture par Eva Schulze-Knabe en 1960. La reproduction des peintures dans le style de la peinture sur panneaux africaine peut être vue comme un hommage et en même temps comme une manière de prendre ses distances par rapport aux motifs originaux. Associé à de courts textes commentaires de Adéagbo, cela déclenche un processus d'appropriation et de traduction.
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Dies ist eine übersetzte Fassung von dem Ausstellungstext aus: Revolutionary Romances? Globale Kunstgeschichten in der DDR, Ausstellungskatalog Albertinum/ Staatliche Kunstsammlungen Dresden, hrsg. v. Mathias Wagner, Hilke Wagner, Kerstin Schankweiler, Kathleen Reinhardt, Leipzig 2024, Seite 76f. Erlaubnis Wiederverh.ffentlichung erteilt, Verlag.
- IMAGE CREDITS
Cover, fig. 1, fig. 2: Georges Ad.agbo, Les étudiants Africains et le Socialisme, 2023. Die Bronzeskulptur aus der Skulpturensammlung des Albertinum heißt „Kopf eines Mannes“ (um 1900) und ist von Kurt Eberhard Göllner. © SKD, Foto: Oliver Killig © courtesy of the artist.